Chroniques interactives Saison 1

Chroniques Interactives – S01E03

Chroniques Interactives - Saison 1

Pour une lecture dans les meilleures conditions, je vous conseille d’utiliser un casque ou des écouteurs et de lancer cette musique en fond :


Je préfère finalement lui laisser le bénéfice du doute et garder l’information pour moi.

« Très bien, je m’y mets de suite. »

Je sors de la salle de réunion, passe rapidement à l’étage de l’attribution des tablettes pour déclarer une perte – je gérerai cette situation plus tard – puis me dirige vers le parking pour récupérer la voiture de patrouille qui m’a été assignée. Une fois déverrouillée, et installée dedans, je réfléchis à mes options.

Je pense que le meilleur point de départ serait d’aller fouiller son domicile. Apparemment, personne n’a touché à rien, hormis le corps qui a été emmené à la morgue. Ça sera à moi de déterminer la meilleure marche à suivre sur place.

Je mets le contact, et me dirige vers le domicile du présumé terroriste. La pluie a l’air de s’être calmée et les gens en profitent pour sortir un peu plus.

Toujours la même appréhension au moment de traverser le quartier des « laissés-pour-compte », où beaucoup de violence s’y passe sans que les forces de l’ordre ne s’en occupent trop. L’Etat a aménagé ce quartier pour y réunir tous les drogués, les sans-abris, les personnes diminuées, … Pour résumer, tous ceux qui n’apportent que peu ou pas de valeur ajoutée à notre société. A partir du moment où ils restent là, tant qu’ils ne viennent pas perturber le bon déroulement de la société, on ne leur dira rien. Il y a parfois certains meurtres et agressions où les autorités n’interviennent que très rarement car la plupart du temps elles sont occupées à autre chose. On peut voir cet endroit comme un mouroir pour les personnes non aptes à vivre avec la société telle que l’Etat l’a pensé.

Je ne suis jamais en confiance quand je dois passer par là, car tout le monde finit par devenir fou dans le coin et on ne sait pas vraiment de quoi ils sont capables. Il suffit que votre tête ne leur revienne pas et ils peuvent vous sauter dessus. C’est encore plus compliqué quand, comme moi, vous êtes seul à traverser dans votre voiture de patrouille, parfaitement reconnaissable. La traversée se passe plutôt bien au début et au moment de quitter le quartier, une personne à moitié nue manque de passer sous mes roues en essayant de s’accrocher à mon rétroviseur pour taper sur ma vitre avec un espèce de marteau. Elles sont heureusement blindées, mais ça surprend toujours. L’homme finit par lâcher sa prise et s’écrase au sol.

Je continue en direction du domicile de Richardson et me gare en face. Il habitait dans un quartier à peu près correct mais à deux pas de celui des laissés-pour-compte. Ça ne devait pas être facile tous les jours, entre leurs cris, les détonations et certaines supplications que l’on entend généralement d’assez loin.

En sortant de mon véhicule que je m’empresse de verrouiller, je me dirige vers l’immeuble en question puis j’emprunte les escaliers pour rejoindre son étage. Au rez-de-chaussée, un homme et une femme discutent en bloquant le passage. Je tousse fermement pour montrer ma présence. Les personnes se retournent, et se figent en voyant mon masque, avant de s’excuser platement et de me laisser passer. A l’étage sous celui de la victime, un voisin semble avoir mis la musique à fond et les murs tremblent légèrement à cause des vibrations. Je note mentalement le nom du locataire pour pouvoir m’en rappeler et dresser un procès-verbal par la suite – même si les micros de l’enceinte connectée obligatoire que doit avoir chaque habitant a déjà dû faire remonter l’information – car il est officiellement interdit de déranger ses voisins. Officieusement, je me doute qu’il s’agit d’autres raisons … Un scellé a été apposé sur la porte défoncée de l’appartement de la victime. Je me baisse, et désactive avec ma tablette les deux petits capteurs au bas de la porte. Ils sont apposés pour envoyer une alerte immédiatement si quelqu’un tente de rentrer alors qu’il n’est pas autorisé à le faire. C’est une procédure standard dès lors qu’un scellé est posé quelque part. Mais c’est étonnant, ma tablette ne réagit pas, comme s’ils avaient déjà été désactivés.

Après avoir passé le seuil, la main sur mon holster, je constate que tout a déjà été retourné et j’aperçois une ombre fugitive derrière la fenêtre grande ouverte !

Bordel, mais il s’est passé quoi ici !!! Les capteurs au niveau de la fenêtre auraient dû signaler l’intrusion ! Quelqu’un était là !

La seule chose que je constate rapidement avant que mon cerveau ne se mette à fuser à mille à l’heure, c’est que l’ordinateur est déjà allumé avec un programme visiblement ouvert.

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